on ne parlait plus d’amour
les mots étaient trop froids
pour porter le poids de tes yeux
cristal étalé au midi
grains de soleil
germés dans le poème
on ne parlait plus d’amitié
les mots étaient trop fugaces
pour porter le poids de ta voix
fleuve artibonitien
tes paroles coulaient
à travers mes esgourdes
comme une dernière pluie d’hiver
parle-moi encore houri
on ne parlait plus de musique
les notes étaient trop fades
pour porter le solfège de ta chanson
faite de mille astéroïdes
il y avait un escadron d’oiseaux-lyres
chantant ta beauté
dans leur noir spleen
chante-moi son visage
fleurs d’un verger vierge
chers petits oiseaux
on ne parlait plus de danse
le rythme de la valse
était trop pâle
pour porter tes pas allégoriques
tes démarches
interpellatrices de sens
faisaient flipper une colonie
de papillons mâles
on ne parlait plus d’amour ni d’amitié
de musique ni de danse
on parlait tout simplement
de ton sourire verbe et vers
métaphore
d’une poésie infiniment inachevée…
À propos de l’auteur:
Né un 5 décembre à Desdunes en Haïti, commune du département de L’Artibonite, Chrisvinan Joseph est étudiant finissant en Sciences Juridiques.
Crédit Photo : Jay Photography