Je suis venu vers toi avec mon cœur en aumône pour laver mes pêchés
Je suis venu vers toi femme d’ébène
Je ne sais pas dans quelle langue dois-je te dire que « je t’aime »
Yeux sources lumineuses
Comment ne pas haïr les vagues des mers en te soupirant dans mes oreilles
Je porte ton corps de femme dans mon cœur pour te dire que « je t’aime » plus de dix-sept fois pour effacer mes temps d’égarement, perdus
Toi
L’aurore enjolivée je te porte en moi comme un soleil de midi
Dis-moi comment ne pas détester la chanson des oiseaux en écoutant ta voix
Lyre de la beauté, j’avale ta lumière l’amour toi-même
Viens, rentres, dors dans mon poème
Ton corps lumineux rend jaloux l’arrogance des saisons
Comme il m’est interdit de t’aimer dans mon rêve mon amour
Mais il est dit dans ce poème que ton corps se métamorphosera en liquide, en pluie de nuits
Chaque mot prendra tes sens
Madjie
Je cite ton nom
Je deviens poète
J’écris un poème à la limite de ta bouche
L’alphabet trop timide pour décrire tes hanches
Tu portes la sensualité des nuits dans tes yeux
Ton regard subversif s’étend sur ma faiblesse ivre
Que tes jambes deviennent sources, rivières pour baigner mon cœur enivré, plein d’amour
Puisqu’il m’est interdit de t’aimer à l’image du pays
Mon amour si les fleurs poussent dans le sable
Le poème pousse aussi dans les yeux
Fais attention à tes yeux pour que mes poèmes n’y meurent pas
Toi amour pithiviers
Je veux connaître le secret de tes sens, de tes pas, de ta salive portant ton poids dans ma main gauche
Madjie dommage j’apprends à t’aimer dans un pays qui traîne derrière lui toutes les douleurs mal emballées, tous les cris des enfants sacrifiés
Je te vois baladée, nue dans mon rêve
Je deviens un enfant fou, vilain
Je veux jouer sur ton corps habité ton nombril puis sempiternellement accrocher ta folie dans ma poitrine
Puisqu’il m’est interdit de t’aimer à l’image du pays
Je t’aime avec mes doigts sur la gâchette d’un kalachnikov pour tuer le temps ivre, la distance folle
Feguerson Fegg Thermidor