La Quinzaine de la Poésie Féminine est une série d’activités virtuelles visant à valoriser la création littéraire des femmes, notamment la poésie à travers le monde. Pour ce premier jour de ce grand festival, nous vous invitons à découvrir la jeune poétesse et linguiste Prinston Jenny dont la magie de son verbe ne manquera pas de vous subjuguer.
Visage d’automne
Peur de mourir en larmes monotones
Sous cette chaleur d’un soleil insipide
Je ne compte plus les jours
J’attends que le temps passe
Entre bulles d’air et d’eau,
J’ai soif de nos rires sous l’orage
Où la pluie a le gout des nuages
Devant la mer blanche, J’ai dormi un coquillage
Et dans le fin fond de nos merveilleux moments
J’ai songé à combien nous étions heureux
Au printemps, j’ai soufflé seule avec le vent
J’ai regardé les oiseaux
Puisque tout recommence avec cette saison
Le soleil et les fleurs étaient là
Mais le printemps n’était pas revenu avec ton sourire
Alors je porte en moi ce poème, comme un tissu d’émoi
On savait tous les deux que la nature n’attend pas
Elle a fleuri sans toi
Voici l’été !
La saison des grands départs
Émmurée de solitude, j’ai embrassé le manque
Je t’ai attendu sans écouter la mer
Assise près d’un feu de camp
A regarder les étoiles changer en papillons
Le temps aurait écoulé sans le poids des jours
Et toutes les saisons auraient le gout d’un soir d’été
Je ne t’ai pas encore dit le temps que le ciel met à compter les étoiles
Combien de matinée j’ai passé à tracer ma vie dans la boue du sable
À effacer ce sel qui me monte à la gorge
Mais quand je revois au large ton sourire argenté
La mer se replie et je me remets à guetter ta venue
Le printemps est fini
L’été est passé
Et je continue d’écrire des lignes que tu ne liras pas
Tu sais ? J’ai parlé à un ciel sans oiseaux et sans tourments
C’est le vent qui m’emporte dans ma nage de nostalgie
La lune revient avec ses pierres de perles doubléee de sentiments
Je suis devenue ce courant d’air vêtu de transparences
L’automne,
La lueur déshabillée des ombres, déambule dans ma mélancolie
Mon présent se réjouit
Mon bonheur s’éveille à la senteur des brises
Je regarde le vent dévorer les feuilles
L’aurore aux reflets roux, est funambule
Entre passion et espoir, je revois ton visage dans les arbres flamboyants
C’était bien l’hymne de l’arrière-saison.
Complainte
Qu’ai-je donc pas osé faire pour toi ?
J’ai regardé la vie autrement
J’ai fait germer des fleurs aussi ephémères soient-elles
Je t’ai offert des feuilles automnales pour tes jours d’hiver
J’ai espionné le ciel et léché ses couleurs d’arc
Et pour t’offrir une nuit merveilleuse, j’ai arraché les yeux du jour
Courtisé le ciel
Et argenté les vagues
Comme dans les films et dans les rêves
Dans les tranchées en mal de poésie
Complainte d’une litanie
Pour ne pas oublier les sacrifices
Que le plus important c’est l’amour
Sous une note composée d’univers
J’ai entremêlé le réel et l’irréel
Mais je n’ai pu éclore pour toi le monde
Alors je prie sur le sable
Pour que quelqu’un entende
Pour qu’enfin l’on me rende
La passion de ma flamme
À PROPOS DE L’AUTEURE :
Prinston Jenny, née le 18 décembre 1995, 24 ans, est une étudiante Haïtienne diplômée en Sciences du Langage à la Faculté de Linguistique Appliquée. Jeune poétesse et amoureuse de littérature, elle a travaillé comme journaliste dans les colonnes du quotidien Le Nouvelliste, section culturelle et Éducation. Elle travaille entre autres comme traductrice, consultante et analyste. Elle a été invitée à l’émission « Des livres et Vous » suite à la sortie de l’anthologie « Zile a/La isla », publiée en 2016, sous la direction de Hanki Ken-Hérou, projet de poésie entre jeunes poètes haïtiens et dominicains. Ses poèmes ont été sélectionnés parmi tant d’autres dans le cadre de cette anthologie. Jenny adore la lecture et continue d’écrire et travaille actuellement sur plusieurs projets littéraires, sur précisément deux recueils, et en collaboration avec d’autres poètes très prometteurs. Jenny est en quête d’un ailleurs et seule la poésie est capable d’envoûter son âme.
ce poème des quatre saisons , c’est la fraicheur de la jeunesse renouvelant quelque peu le theme eternel de l”amour déçu . Denise Bernhardt