l’endroit où je me sens le plus poète ce n’est pas dans une librairie
ni au Café du coin
ou même au Salon du Livre
mais c’est de préférence aux toilettes
car je peux déféquer à haut pet
ce que les ombres exclamatives pensent tout bas
c’est le lieu idéal pour être seul
avec mes erreurs d’homme
sentir l’odeur infecte de la trahison
que j’ai dû manger avec mes proches
et les lames de couteau volant
que mon sourire s’est attrapé
avec sa bouche
vous savez à présent au sommet de mon risque
où je me sens calmement poète
à pisser sur mes îles érogènes
ou même essuyer l’anus de mes phrases paratonnerres avec du PQ
maintenant voyeurs du monde
quand vous viendrez chez moi
ne demandez plus à mes mots de passe
où sont les toilettes à faire poésie des choses simples à donner aux autres
car ils pourraient vous répondre d’une main :
« c’est au fond du couloir
puis tournez à gauche du cœur »
Ar Guens Jean Mary